Zoom sur les compositions des crèmes solaires

Publié le 17 juin 2025 .

Soin de la peau

Indispensables pour protéger notre peau des effets néfastes du soleil, les produits de protection solaire ou PPS font partie de notre routine estivale — et devraient même s’utiliser toute l’année.

Mais que contiennent réellement ces produits que nous appliquons quotidiennement ? Filtres UV chimiques ou minéraux, conservateurs, parfums… leurs formules sont parfois complexes et soulèvent des doutes sur leur efficacité et des craintes sur leur danger potentiel.

Composition crèmes solaires

Les filtres UV :  au cœur de la protection solaire

Pour comprendre comment se protéger du soleil, il faut d’abord connaître la composition des rayons du soleil.

Celle-ci est composée de lumière ultraviolette entre 5 à 10% (UVA-UVB), de lumière visible à 40% de l’énergie du rayonnement et de lumière infrarouge (IR) qui représente quant à 50% des rayons. Si les UVA augmentent le risque de photovieillissement , les UVB peuvent entraîner coups de soleil et augmenter le risque de cancer de la peau.

Bien que le rayonnement UVB ne représente que 5% de l’énergie des rayons solaires, une plus grande attention a été portée à la protection solaire contre les UVB . Les dernières recherches scientifiques ont démontré qu’un tiers de la lumière IR peut pénétrer les couches profondes de la peau et déclencher l’inflammation et la dégradation du collagène et de l’élastine ainsi qu’une perte d’ hydratation . Ils amplifieraient également les effets néfastes des rayons UV et associés à l’agression des radicaux libres (oxydation) augmenteraient considérablement le risque de photovieillissement .

Passons maintenant à la lumière bleue, que l’on peut diviser en lumière « bleue-violette » et lumière « bleue-turquoise ». Ces 2 longueurs d’onde du spectre lumineux sont proches de celle de la lumière UV. La lumière bleue est partout autour de nous, bien plus que nous ne l’imaginons. Faisant partie du spectre de la lumière visible , elle se distingue par sa courte longueur d’onde et son énergie élevée . Si le soleil est notre principale source de lumière bleue, nos modes de vie modernes nous exposent de plus en plus à des sources artificielles : smartphones, tablettes, ordinateurs, télévisions, et même les éclairages LED.

Des études préliminaires suggèrent qu’elle pourrait induire un stress oxydatif , potentiellement lié au vieillissement prématuré de la peau ( taches pigmentaires, perte d’élasticité) et à l’altération de la barrière cutanée. C’est pourquoi de plus en plus de produits solaires intègrent une protection « anti-lumière bleue ».

Les PPS ou produits de protection solaire ont une place dans la photoprotection par leur réelle efficacité protectrice contre les effets délétères du soleil, ceci à condition qu’ils soient conçus dans le respect d’un cahier des charges selon les recommandations de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS).

Ces recommandations sont tout d’abord l’application de quantité adaptée de produit solaire, le choix de la bonne classe de photoprotection, le renouvellement régulier des applications.

Les filtres minéraux

Les filtres minéraux, également appelés filtres physiques ou inorganiques, sont des composés naturels d’origine minérale.

Les deux principaux sont: Le dioxyde de titane (Titanium Dioxide) reconnu pour sa capacité à bloquer un large spectre d’UVA et d’UVB et l’oxyde de zinc (Zinc Oxide) efficace principalement contre les UVB et une partie des UVA.

Contrairement aux filtres chimiques qui absorbent les rayons UV et les transforment en chaleur, les filtres minéraux agissent comme un bouclier : ils restent à la surface de l’épiderme et réfléchissent les rayons UV , un peu comme un miroir.

Le mécanisme est simple et direct. Lorsqu’ils sont appliqués sur la peau, l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane forment une barrière protectrice. Cette barrière crée un film continu qui renvoie les rayons ultraviolets (UVA et UVB) loin de la peau, empêchant ainsi leurs effets néfastes (coups de soleil, vieillissement prématuré, dommages cellulaires profonds).

Les filtres minéraux présentent plusieurs avantages notables :

  • Tolérance cutanée élevée : Ils sont généralement très bien tolérés, même par les peaux sensibles , réactives, allergiques ou celles des bébés et jeunes enfants. N’étant pas absorbés par la peau, le risque d’irritation ou d’allergie est minimisé
  • Stabilité : Contrairement à certains filtres chimiques qui peuvent se dégrader sous l’effet du soleil, les filtres minéraux sont photostables. Leur efficacité ne diminue pas rapidement lors de l’exposition
  • Protection immédiate : Leur action est instantanée dès l’application, car ils forment une barrière physique. Pas besoin d’attendre 20 minutes avant de s’exposer comme avec certains filtres chimiques
  • Moins controversés pour l’environnement : Bien que des recherches soient toujours en cours, ils sont souvent considérés comme une alternative plus respectueuse des récifs coralliens et de l’écosystème marin, car ils ne sont pas soupçonnés d’entraîner le blanchiment des coraux, contrairement à certains filtres chimiques

Malgré leurs nombreux atouts, les filtres minéraux ne sont pas exempts de quelques inconvénients :

  • L’effet blanc : Historiquement, les crèmes solaires minérales laissaient un film blanc visible sur la peau, dû à la nature physique des poudres d’oxyde de zinc et de dioxyde de titane. Grâce aux avancées technologiques (utilisation de nanoparticules ou de formules teintées), cet effet est aujourd’hui grandement atténué, voire inexistant pour de nombreux produits
  • Texture plus épaisse : Elles peuvent parfois être un peu plus difficiles à étaler et laisser une sensation plus riche sur la peau comparé aux textures fluides des protections solaires chimiques. L’évolution technique a permis de formuler des sérums à la texture plus légère pour une application plus facile
  • Prix : Elles peuvent parfois être légèrement plus chères en raison des coûts de formulation et de recherche pour améliorer leur sensorialité

Les études scientifiques actuelles, notamment celles menées par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en France et d’autres organismes internationaux, concluent que les nanoparticules d’oxyde de zinc et de dioxyde de titane sont sûres pour une application cutanée . Elles restent à la surface de l’épiderme et ne traversent pas la barrière cutanée.

Les filtres chimiques

Les filtres chimiques sont des molécules complexes qui, une fois appliquées sur la peau, sont absorbées par les couches supérieures de l’épiderme. Lorsque les rayons ultraviolets (UVA et UVB) atteignent ces molécules, celles-ci absorbent l’énergie des UV, puis libèrent cette énergie sous forme de chaleur inoffensive. C’est un processus de conversion énergétique qui empêche les UV de causer des dommages cellulaires . Les filtres ultraviolets (UV) sont une classe de produits chimiques capables d’absorber ou de réfléchir la lumière UVB entre 290 et 320 nm et UVA entre 320 et 400 nm.

Il existe une large gamme de filtres chimiques, chacun ayant une capacité d’absorption spécifique pour les UVA ou les UVB. Malgré leur popularité, les filtres chimiques sont l’objet de plusieurs interrogations et controverses.

L’avobenzone (Butyl Methoxydibenzoylmethane) est l’un des filtres UVA les plus efficaces et les plus utilisés, mais il est souvent instable à la lumière et nécessite des stabilisateurs comme l’Octocrylène, incriminés dans l’apparition de dermite allergique de contact, phénomènes de photosensibilisation ou dermite irritative.

De plus l’octocrylène peut se dégrader en benzophénone , un composé reconnu pour ses propriétés cancérogènes et comme perturbateur oestrogénique, androgénique et sur les récepteurs nucléaires.

Des filtres comme l’ oxybenzone (benzophénone-3) , l’ octocrylène , l’ homosalate et l’ ethylhexyl methoxycinnamate (octinoxate) sont régulièrement pointés du doigt pour leurs effets potentiels sur le système endocrinien. Bien que généralement bien tolérés, ils peuvent provoquer des irritations cutanées ou des réactions allergiques chez les peaux sensibles, notamment l’oxybenzone qui est l’allergène de contact le plus fréquemment rapporté. Ces filtres sont également suspectés de contribuer au blanchiment des coraux et d’avoir des effets néfastes sur la vie marine (fertilité des poissons, croissance des algues). Plusieurs régions, comme Hawaï, ont d’ailleurs interdit la vente de protections solaires contenant ces ingrédients.

Par ailleurs, la pénétration transcutanée des filtres chimiques comme pour le 4-Métylbenzylidène-camphre (4-MBC) pourrait induire des perturbations endocriniennes par un effet sur les récepteurs des oestrogènes, des androgènes et de la progestérone.

Les dérivés du cinnamate quant à eux ont des effets sur les récepteurs des oestrogènes, des hormones thyroïdiennes et des récepteurs nucléaires.

Les autres composants des crèmes solaires

Les crèmes solaires peuvent être enrichies en antioxydants comme la vitamine E ,les polyphénols, les extraits de thé vert , la niacinamide mais aussi en  agents hydratants : acides gras insaturés, acide hyaluronique pour un confort maximal.

Pour maintenir leur efficacité les crèmes solaires à base de filtres chimiques sont associées à des stabilisateurs : octocrylène ou avobenzone qui sont des perturbateurs endocriniens comme précisé plus haut.

D’autres composants comme les conservateurs empêchent la prolifération bactérienne .

Les parfums et autres colorants sont des composants optionnels pouvant être autant d’allergènes supplémentaires.

Il faut préciser que le composant principal des crèmes solaires est l’eau qui sert de base à la formule.

Comment choisir sa crème solaire ?

Choisir sa crème solaire est un vrai casse-tête à moins d’avoir des connaissances solides en chimie ! Il faut considérer ce choix comme un véritable acte de santé et non pas seulement de beauté.

Mon conseil : choisir une crème solaire à large spectre SPF 50 contenant des filtres minéraux de préférence sans parfum et surtout s’astreindre à renouveler l’application toutes les 2 heures.

Article rédigé par le DOCTEUR HIND BENAKKI

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