Et si le tissu adipeux de votre visage était votre meilleur allié beauté ?

Publié le 05 décembre 2025 .

Médecine esthétique

La peau, barrière protectrice principale de l’organisme, joue un rôle fondamental dans la régulation interne de l’organisme et la défense contre les agressions extérieures. Un acteur biologique essentiel à la santé de la peau, le DWAT (Dermal White Adipose Tissue) semble attiser la curiosité des chercheurs et fait l’objet de nombreuses publications depuis plus de 10 ans . En effet ce tissu jouerait un rôle crucial mais souvent sous-estimé dans la santé cutanée. 

tissu adipeux

Qu’est-ce que le D-WAT et où se situe-t-il dans la peau ?

Le D-WAT est une couche unique d’adipocytes située dans le derme réticulaire, juste sous l’épiderme. Il est distinct du tissu adipeux superficiel (situé sous la peau ou hypoderme ) et profond sous le SMAS (Système Musculo-Aponévrotique superficiel).(6)

Si ces deux derniers jouent un rôle respectivement d’isolant thermique et de soutien structurel aux muscles, le DWAT quand à lui joue un rôle actif dans l’équilibre cutané, régénération et cicatrisation cutanée ainsi qu’une véritable protection contre les agressions locales. (1)

Bien que distincts tant par leurs localisations que par leurs fonctions, Dwat et tissu adipeux superficiel (TAS) sont en continuité, partagent le même réseau vasculaire et lymphatique et communiquent. En effet, l’un le TAS sécrète adipokines (leptine et adiponectine) (7) qui stimulent l’activité des adipocytes du D-WAT. Ce dernier, lors de réponses à l’inflammation, produit des peptides antimicrobiens et des cytokines qui peuvent agir inversement sur le TAS.

C’est bien d’une couche unique, partie intégrante du derme donc de la peau, qu’il s’agit et dont on découvre encore aujourd’hui les rôles clés dans la physiologie et l’immunité locale.

Quel est le rôle du D-WAT dans la protection de l’épiderme ?

Le D-WAT agit comme une barrière physique et fonctionnelle.

Il participe à la défense innée de la peau en produisant des peptides antimicrobiens (2) (comme la cathélicidine), qui aident à combattre les infections bactériennes et fongiques.

Il contribue aussi à la réparation de l’épiderme après une blessure ou plaie, en sécrétant des facteurs de croissance (VEGF, EGF) qui stimulent la prolifération cellulaire et la microvascularisation. Il favorise donc la cicatrisation et la défense contre les infections.(3) (10)

Ainsi, lorsqu’une plaie cutanée survient les adipocytes matures du D-WAT subissent une lipolyse et se différencient en fibroblastes qui viennent colmater la plaie. (8)

Une étude (9) montre que l’ablation sélective des adipocytes dermiques provoque un retard de la revascularisation et de la réépithélialisation lors de la cicatrisation des plaies.

Enfin, ce tissu protéiforme influence favorablement le cycle capillaire et permet de lutter contre la fibrose cutanée.

On sait également désormais que son atrophie participe grandement au vieillissement cutané (4)

Comment le D-WAT intervient-il dans la lutte contre les infections cutanées ?

Les études récentes montrent que le D-WAT module la réponse immunitaire locale. Il peut à la fois provoquer et atténuer l’inflammation neutrophile, selon le contexte.

Par exemple, lors d’une infection ou d’une inflammation dans certaines dermatoses comme  le psoriasis, le D-WAT sécrète des adipokines et des cytokines qui régulent l’activité des cellules immunitaires, limitant ainsi la propagation des pathogènes (5).

Quel est l’impact du D-WAT sur le vieillissement cutané et la jeunesse de la peau ?

Le D-WAT influence directement la jeunesse de la peau grâce à plusieurs mécanismes :

  • Production d’adipokines : Ces molécules stimulent la régénération cellulaire et la synthèse de collagène, maintenant ainsi l’élasticité et la fermeté de la peau. (5) Ces adipokines jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la fibrose : processus pathologique résultant d’une stimulation anormale ( exposition chronique aux UV ) des fibroblastes et d’une surproduction de collagène de type 1 et 3 . La peau devient alors rigide et perd de son élasticité si le DWAT est absent ou si ces capacités de régénération sont dépassées. (9)
  • Protection contre le stress oxydatif : Il réduit les dommages oxydatifs aux cellules de l’épiderme, limitant l’apparition des rides et la perte de densité cutanée (3)

Sources

(1) The human dermal white adipose tissue (dWAT) morphology: A multimodal imaging approach.Boschi F, Negri A, Conti A, et al. (2024) Annals of Anatomy, 255:152289.

(2) Dermal white adipose tissue: a newly recognized layer of skin innate defense. Chen SX, Zhang L, Gallo RL. (2019, cité en 2025).Journal of Investigative Dermatology, 139:1002–9.

(3) Insights into the unique roles of dermal white adipose tissue (dWAT) in wound healing.Li Y, Long J, Zhang Z, Yin W. (2024). Frontiers in Physiology, 15:1346612.

(4) Dermal white adipose tissue: Development and impact on hair follicles, skin defense, and fibrosis.Peng Y, Cheong S, Lu F, He Y. (2024).  FASEB Journal, 38(18):e70047

(5) Xia T, Zhang W, Wu R, et al. (2025). Dermal adipogenesis protects against     neutrophilic skin inflammation during psoriasis pathogenesis. Cell Mol Immunol, 22(8):901-917.

(6) Facial Fat Fitness: A New Paradigm to Understand Facial Aging and Aesthetics   Galanin, I. et al. Aesth Plast Surg. 2021

(7) Skin-associated adipocytes in skin barrier immunity: A mini-review Guan et al. Frontiers in Immunology. 2023

(8) Skin aging: Dermal adipocytes metabolically reprogram dermal fibroblasts Kruglikov 2021

(9) Insight into the role of dermal white adipose tissue loss in dermal fibrosis, Liu and al, Journal of cellular Physiology ,2021.

(10) Insights into the unique roles of dermal white adipose tissue (dWAT) in wound healing ,Yu Li et al . Front. Physiol. 2024

Article rédigé par le DOCTEUR HIND BENAKKI

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